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Caramany dans la presse régionale et nationale -3
- Détails
- Publié le: 20/08/2022
- Auteur: Bernard Caillens
Nous sommes le 9 novembre 1852 et le Moniteur Universel consacre deux pages, sur un total de huit, à la liste des communes qui ont voté des adresses au Prince-Président. Parmi celles-ci, en page 3, on trouve Caramany.
Et ce n'est pas une information banale car ce journal n'est pas un simple quotidien national. Fondé en 1789 sous le nom de la Gazette nationale, il devient le 7 nivôse an VIII 1, l'organe officiel du gouvernement. En 1811, il prend le nom de le Moniteur universel et continue de servir de Journal officiel modifiant son sous-titre au gré des changements de régime : Journal officiel de la République française en 1848, c'est encore celui que l'on peut lire à la une de l'édition du 9 novembre, puis de Journal officiel de l'Empire français, fin 1852 .
Pourquoi une adresse au Prince-Président ?
Une adresse est une déclaration dans laquelle des particuliers souvent appartenant à un même groupe (corps constitués, villes, provinces, colonies...) communiquent à une personne investie du pouvoir (le plus souvent un chef d’État) leur opinion ou leurs vœux concernant une affaire importante.2
Importante n'est pas une qualification assez forte pour l'affaire qui nous concerne, car il s'agit ni plus ni moins de mettre fin à la République pour instaurer un régime impérial.
Retournons quelques années en arrière pour mieux comprendre.
Obligé d'abandonner son trône en février 1848, le Roi des Français, Louis Philippe 1er laisse la place à la deuxième République qui, après une période transitoire un peu agitée, décide de se doter pour la première fois d'un président élu. Au mois de décembre, Louis-Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte, le frère que Napoléon 1er a placé sur le trône de Hollande, remportera les suffrages, acceptant alors une Constitution qui prévoit un mandat de 4 ans non renouvelable.
Une fois au pouvoir, il s'agite pour le garder, et ses tentatives de faire amender la Constitution ayant échoué, il provoque un coup d'Etat le 2 décembre 1851, date symbolique puisque anniversaire du sacre de l'empereur Napoléon 1er et de la victoire d'Austerlitz. Les républicains tentent bien de résister, Victor Hugo deviendra un redoutable opposant, mais soutenu par l'armée, le Président passe en force au prix de plusieurs victimes et de nombreuses arrestations.
Il fait ratifier son coup d'Etat par un plébiscite les 21 et 22 décembre 3 et rédige une nouvelle Constitution, promulguée le 14 janvier 1852, qui lui donne le pouvoir pour 10 ans. Ce n'est qu'une étape, car encouragé par ses soutiens, il prépare la restauration de l'Empire. Avant de faire encore modifier la Constitution par un sénatus-consulte 4, il a besoin de montrer qu'il ne fait que répondre à la sollicitation de ses concitoyens 5, d'où les multiples adresses qui remontent du pays. A partir du 18 septembre, le Moniteur universel les publie in extenso, puis en choisit quelques unes par département et ajoute ensuite la liste des communes. Dans l'édition du 9 novembre, il fait état de celles des Cours d'appel de Nancy et de Rennes ainsi que celles de 18 tribunaux d'Instance ; il publie en intégralité celles des villes de Lachapelle-sur-Orbais, Bazancourt et Soudron dans la Marne ainsi que celles de Tannay et de Corbigny dans la Nièvre.
Afin de donner une idée de ce qu'aurait pu envoyer le conseil municipal de Caramany, voici ce que l'on a écrit à Bazancourt : « Le maire, l'adjoint et 4 membres du conseil municipal de Bazancourt, réunis extraordinairement le 22 octobre de la présente année,
Pénétrés de la plus profonde reconnaissance pour les immenses services que le Prince Louis- Napoléon a rendus à notre chère patrie,
Reconnaissants des bienfaits sans nombre dont nous fait jouir son gouvernement ferme, sage et paternel tout à la fois,
supplient Son Altesse de vouloir bien recevoir l'expression de leur dévouement le plus complet à sa personne,
Et persuadés qu'un pouvoir en France ne peut être fort qu'autant qu'il a la stabilité et l'avenir pour soi,
Ils prient MM. Les membres du Sénat de rétablir le gouvernement impérial dans la personne du Prince bien-aimé qui préside aux destinées de notre pays. »
Compte tenu que c'est exactement ce qui a été fait, comment ne pas penser que des modèles aient été transmis a ceux que l'on appellerait aujourd'hui des militants ?
Et en effet, ces messieurs du Sénat, nommés par le Président, émettent un sénatus-consulte le 7 novembre 1852 qui rétablit la dignité impériale. On trouve d'ailleurs l'intégralité de ce sénatus-consulte dans l'édition du Moniteur universel du 9 novembre. Il ne reste plus qu'à proclamer l'Empire, ce qui sera fait encore une fois, à la fameuse date anniversaire du 2 décembre. Dans la foulée une nouvelle Constitution, cette fois-ci impériale, sera promulguée à une autre date symbolique, le 25 décembre 1852.
Caramany se fait remarquer à quatre reprises.
Dans le courant de l'été 1852, exactement entre le 24 juillet et le 17 août, le maire a changé à Caramany. Raymond Estève a été nommé pour succéder à Charles Estève 6, son père, qui avait effectué une période de deux ans. On peut considérer qu'il était prêt pour cette fonction, puisque le 26 juin, il avait en tant que secrétaire, déjà, juré fidélité au Prince-Président, en même temps que le crieur public François Foussat.7
Il propose donc quelques semaines plus tard à son Conseil municipal de voter une adresse au chef de l’État. Mais ces deux faits ne suffisent pas pour en faire un bonapartiste. Avec les nombreux changements de régime, les prestations de serment pouvaient être considérées comme une simple mise en conformité ; quant à l'adresse, peut-être ne s'agissait-il que d'aller dans le sens du vent. Le Moniteur universel avait déjà publié dans son édition du 30 octobre une liste de 114 communes des Pyrénées orientales ayant écrit au Président. Le 9 novembre, Caramany figure dans une deuxième liste avec 17 autres villages. Cela représente déjà plus de la moitié des communes du département et il y en a eu peut-être d'autres.
Mais force est de constater que Raymond Estève ne s'arrêtera pas là. En 1854 et 1855, les armées françaises et anglaises soutiennent l'Empire ottoman face aux visées expansionnistes de l'Empire russe et font le siège de Sébastopol, en Crimée. Les conditions de vie des soldats dans les tranchées sont difficiles; le froid, la faim et les épidémies font des ravages bien plus que les combats. De nombreuses communes lancent des souscriptions "en faveur des braves de l'armée de terre et de mer en Orient". La souscription de Caramany figure dans la 48ème liste publiée par le Journal des PO du 2 mai 1855. En tête on trouve le maire Estève Raymond qui a donné un franc suivi du conseil municipal, du curé Joseph Gary (deux francs), de l'instituteur Auguste Azaïs, de l'école communale (deux francs également), de Madame veuve Chauvet puis des artisans et commerçants qui participent pour 50 centimes comme l'aubergiste Hippolyte Tressere ou 30 centimes comme le meunier Pierre Clément.
En janvier 1858, alors que Raymond Estève est toujours maire, l'Empereur sera visé par un grave attentat, (ce n'était pas le premier) auquel il réchappera. 8. A nouveau, une campagne nationale d'adresses est déclenchée pour le soutenir et Caramany va encore y contribuer. Sa participation sera mentionnée dans l’édition du Moniteur universel du 7 mars, en même temps que 62 autres communes des Pyrénées orientales.
On peut dès lors penser que ces trois prises de position sont très liées à la personne du premier magistrat qui a su influencer une partie de ses concitoyens. Un quatrième fait montre que l'attachement de Caramany à la famille impériale va au delà de sa personne. En 1879, alors qu'il n'est plus maire et que la III ème République est bien établie, le fils de Louis-Napoléon Bonaparte, prénommé Napoléon, Eugène, Louis, Jean, Joseph, qui s'était exilé en Angleterre, perd la vie en Afrique du Sud, à la tête d'un petit détachement de l'armée britannique, dans une embuscade tendue par les Zoulous. C’était le fils unique de l'Empereur et les Bonapartistes avec cette disparition perdent l'héritier direct de la dynastie.
Ce drame a de nombreux échos en France où, dans certaines localités, des messes sont dites en hommage à Son Altesse Impériale. Le 18 juillet, le quotidien bonapartiste l'Ordre de Paris nous informe que ce sera le cas à Caramany et l'édition du même journal du 4 août annonce la messe pour le mardi 5 août. Cette date tombe un jeudi, normalement jour de travail pour une population rurale, mais n'oublions pas que la paroisse de Caramany avait pris l'habitude de fêter le saint patron de son église, Saint Étienne, justement dans les premiers jours d’août, les 3,4 et peut-être 5. Le maire était alors Eugène Tresseres et le curé un certain Estève, préalablement en poste à Vira.9
Le village de Caramany serait-il bonapartiste ?
Quelques indices relevés dans les archives municipales ou départementales pourraient accréditer cette idée.
Partant du principe que la légende napoléonienne s'est forgée, en plus des moyens de communication officiels, par les récits de victoire que faisaient les soldats de la Grande armée de retour chez eux, j'ai d'abord cherché si des Carmagnols avaient servi l'Empereur. Et c'est le cas.
Huit de nos compatriotes, au moins, ont été ou auraient dû être incorporés dans les régiments impériaux, mais les informations que nous livrent leur fiche ne vont pas, à l'exception de l'un d'entre eux, et d'une possibilité pour deux autres, dans le sens de l'hypothèse envisagée plus haut. En effet, il est difficile de supposer que ceux qui désertent ou les familles de ceux qui sont morts en service, soient de fervents défenseurs de l'Empereur.
Les Carmagnols dans la Grande armée
Pour faire leur connaissance, nous disposons de plusieurs sources.
En consultant 31 patronymes parmi les plus usités à Caramany de 1800 à 1814, dans les relevés des matricules de l'armée napoléonienne dont la liste comporte plus de 999 000 noms 10, j'ai trouvé deux Carmagnols, ayant servi dans l'armée impériale et qui sont revenus au pays.
Jean-Pierre Sabrazès, scieur de long, a fait partie des conscrits de l'an 1806. Il arrive au 16ème régiment d'infanterie de ligne le 4 juillet 1807, intègre le 3ème bataillon, 1ère compagnie et y reste jusqu'au 10 avril 1808 puis passe au 6ème régiment de voltigeurs. Fait intéressant en ce qui le concerne, dans son acte de décès, en 1867, le secrétaire de mairie Auguste Azaïs a indiqué sa profession de cultivateur, puis rajouté « ancien militaire de l'empire français, retraité ». C'est la seule fois que j'ai trouvé dans le registre, hormis les retranscriptions officielles, une mention sur le passé militaire du décédé,. Comment l'expliquer, si ce n'est en supposant que Jean Sabrazès11 devait tirer quelque fierté de son passage dans les troupes de l'Empereur et que c'est un petit hommage qui lui a été rendu ?
Le deuxième, Michel Gabriel Jasse est brassier, il arrive au 116ème régiment d'infanterie de ligne le 23 décembre 1813 et intègre le 6 ème bataillon, 3ème compagnie. Il sera mis en congé le 15 juin 1814.12.
Les listes du SHAT, service historique de l'armée de terre, nous livrent les noms de Paul Lacour et Jean-Baptiste Gillard. Il n'y a aucun doute sur le retour de Jean Baptiste Gillard puisqu'il se marie à Caramany en 1815; en ce qui concerne Paul Lacour, en l'absence d'acte de décès transmis par l'autorité militaire, on peut penser qu'il a pu aussi regagner son village.
Né le 19 août 1792, il est incorporé le 18 avril 1813 au 29ème régiment d'infanterie de ligne. Sa fiche précise qu'il est prisonnier de guerre dès le 15 novembre 1813.
Jean-Baptiste Gillard est arrivé au corps le 4 novembre 1813 comme "déserteur gracié". Il est incorporé le 12 novembre au 128ème de ligne.
D'autres soldats carmagnols apparaissent dans les registres d'état-civil de la commune sur des transcriptions de décès. Ils sont tous les trois morts en service non pas au combat, mais de fièvre.
Jean Laforgue, soldat au 27ème régiment de dragons13 est entré à hôpital civil d'Orthez le 18 novembre 1813 et y est décédé le 28 novembre. L'enregistrement de son décès a été fait le 31 décembre 1813 à Caramany et remis à sa sœur Catherine Laforgue par le maire Louis Chauvet.
François Delonca, fusilier au 144ème de ligne, 1er bataillon, 4ème compagnie était âgé de 21 ans. Il est entré à l'hôpital militaire d'Orléans le 14 avril 1814 et y est décédé le 2 mai. C'est encore Louis Chauvet qui a enregistré le décès en mairie le 20 septembre 1814 et remis un extrait à Michel Delonca, père de François.
Le troisième décès est antérieur aux précédents. Jean Pascal Vaysse est qualifié de citoyen au service de la République dans le 7ème bataillon du Train d'artillerie, 5ème compagnie.14 Effectivement, il a été admis à l'hôpital maritime de Saintes, le 11 floréal de l'an 12, c'est à dire le 1er mai 1804, alors que l'Empire a été proclamé 17 jours après, le 18 mai. Il faut quand même noter que cette soi-disant république était gouvernée par le premier consul Napoléon Bonaparte. Jean Pascal Vaysse est décédé par contre sous l'Empire, le 10 juillet 1804 et l'extrait conforme de son décès n'a été enregistré que le 8 juin 1818 par le Maire Dominique Fourcade.
Enfin, ce sont des courriers conservés aux archives départementales qui nous donnent une idée des rapports plutôt conflictuels, sur fond de conflit de personnes, qu’entretenaient les Carmagnols avec les obligations de la conscription. Le 7 juillet 1809, Jean Bedos, écrit au Préfet pour dénoncer le maire, Cyr Vaysse 15. D'après ses accusations, le premier magistrat a demandé 80 francs à Martin Calvet pour faire en sorte que son fils ne soit pas recruté. Et comme si le fait de contrevenir aux lois relatives à la conscription ne suffisait pas, il l'accuse aussi de faire travailler un déserteur, qu'il désigne nominativement et d'en loger un autre au moulin du village16. Sans compter le fils Calvet qui a peut-être échappé au recrutement, nous voilà en présence d'un nouveau déserteur, Antoine Montferrand qui n'est autre que le gendre du maire, puis d'un troisième caché au moulin. L'audition d'un témoin principal, le meunier Germain Busquet révélera qu'il se fait appeler Guilhaume Lajoie et qu'il est chasseur de montagne du département de la Haute Garonne. Cyr Vaysse l'a effectivement gardé au moulin pour le soigner, puis a écrit à son père afin qu'il vienne le chercher. L'enquête confirme qu'Antoine Montferrand, au lieu d'accomplir son devoir dans la Garde Départementale "travaille et se promène dans la commune."
Et ce ne sera pas le seul. Sous la pression des autorités, Cyr Vaysse reconnaît en 1811 qu'il y a trois déserteurs carmagnols réclamés par la Garde départementale: Michel Jasse qui aurait été vu vers Vinça mais qui a donc été incorporé par la suite, Caillens "qu'on m'a dit qu'il voltige aux environs de la commune" et Jean Marie Estèbe, vu à Trilla. Il ne peut donc rien faire. En 1813, c'est le maire Louis Chauvet qui, informé du retard à la cohorte départementale des nommés Jean Vignaud et Pierre Caillens, les a fait appeler pour "leur témoigner sa surprise et les exhorter à se présenter le plus promptement possible."
La recherche est donc loin d'être concluante pour pouvoir affirmer que sous l'influence de ces soldats de l'Empire, ait pu se répandre un esprit bonapartiste. A l'exception de Jean-Pierre Sabrazès ce serait plutôt le contraire.
A la recherche d'autres indices
L'historien Michel Brunet nous révèle un petit événement survenu en 1816, année où Louis XVIII règne depuis deux ans sur la France, alors que "le despote" est en exil à l'île de Sainte Hélène. Le 28 novembre, les officiers de la Garde nationale de Vinça, adressent une pétition au préfet pour dénoncer les communes de Montalba, Caramany et Ansignan qui arborent encore le drapeau tricolore : « ils n'hésitent pas à dire qu'après un temps il en vient un autre et qu'ils ne désespèrent pas du retour de l'usurpateur. » Ces bons royalistes jugent donc impératifs de priver ces communes de toute espèce d'armes et revendiquent l'honneur, de jour comme de nuit, de conduire cette expédition « pour soutenir la cause d'un Roi si justement apprécié et désiré. »
Quelle mouche a piqué les royalistes de cette commune catalane à vouloir intervenir dans des communes languedociennes avec qui elle n'a pas beaucoup de relations ? Le document ne le dit pas, mais cet affrontement qui est resté certainement au stade verbal montre qu'en Fenouillèdes, à défaut d’un soutien à l'Empire, existe une certaine réticence à réutiliser des emblèmes royaux.
D'ailleurs, l'administration de Louis XVIII a quelque souci à Caramany. Le 21 novembre 1815, le maire, Louis Chauvet, affirme avoir été menacé de mort par le neveu du curé Jean Damien Montferrand. C'est un épisode de plus dans la lutte que se livre depuis le début de la Révolution la famille Chauvet et le clan Montferrand. Le préfet demande des rapports a son sous-préfet, le chevalier de Saint-Victor, et envoie à Caramany le lieutenant-général de police Ménouard. Et voici ce que l'on peut lire sous la plume de ces fonctionnaires : « Ces deux individus ont des torts réciproques, leur haine est pour ainsi dire héréditaire, ils seront toujours une cause de trouble dans la commune... Le maire est bonapartiste, il laisse chanter des chansons de Bonaparte et affecte de les chanter à la porte du curé, ce dernier en a fait une pour le Roi afin de faire tomber l'autre... »
Les positions sont claires, chacun a choisi son camp.
Dernier élément qui pourrait apporter de l'eau à notre moulin : la position ou plutôt l'absence de position de la commune de Caramany lors du coup d'état du 2 décembre 1851.
Des actes de résistance ont été relevés essentiellement dans le Sud de la France et en milieu rural. Dans les Pyrénées orientales, ce fut le cas en Salanque, autour de Thuir et à Estagel, la républicaine, qui se mobilisa. L'historien australien Peter Mc Phee estime que 10 000 hommes provenant de 90 communes sur 228 ont pris les armes. La troupe fut envoyée pour en calmer certains, comme à Estagel où une fusillade fit une demi douzaine de morts et de blessés. Il y a eu environ un millier d'arrestations. D'après Michel Brunet, « Fenouillèdes, Capcir, Cerdagne, Haut-Conflent ignorèrent le mouvement » ; pourtant à Bélesta tout proche, la répression fut sévère: cinq déportés en Algérie, deux internés, deux expulsés hors de France. Par contre, aucun habitant de Caramany ne figure sur les listes de proscrits.
(à suivre)
Notes :
- c'est le 28 décembre 1799.
- définition donnée par le CNRTL : Centre national de ressources textuelles et lexicales
- 7 500 000 oui, 640 000 non, 1 000 000 d'abstentions. Le vote était bien préparé.
- La nouvelle Constitution de 1852 prévoit un Parlement divisé en deux chambres, le corps législatif et le Sénat. Les membres du Sénat seront nommés à vie par le Président et peuvent à eux seuls par sénatus-consulte justement, changer la Constitution. Ce sera bien pratique.
- La deuxième république avait établi le suffrage universel masculin. Louis Napoléon Bonaparte l'avait réduit de 30% pour mieux contrôler l'électorat mais le rétablit en décembre pour donner plus d'ampleur au plébiscite.
- Charles Estève est le dernier maire de Caramany illettré. Les documents étaient signés par son adjoint Louis Vaysse qui ne semblait pas posséder non plus une grande maîtrise de l'écriture
- Voir les années en 2 dans la rubrique Histoire, page 7
- Cet attentat sera perpétré le 14 janvier 1858 par Felice Orsini. Ce sera le plus sanglant des attentats contre Louis-Napoléon Bonaparte avec 12 morts et 144 blessés
- Est-ce une simple coïncidence ou non ? Je ne dispose pas d'éléments pour rattacher cet Estève à la famille de Raymond Estève.
- projet collaboratif initié par Généanet : relever les matricules de soldats napoléoniens
- Un doute subsiste sur l'existence de un ou deux Sabrazès soldats de l'empire. On trouve dans le registre matricule conservé aux archives militaires une fiche très incomplète qui mentionne le nom de Sabraze (inconnu à Caramany) né le 3 septembre 1786 de Jean Sabrazès et Marie Laforgue. Un acte qui ne figure pas sur le registre d'état civil où l'on trouve par contre la naissance le 9 novembre 1786 de Jean Sabrazès, fils de Jean Sabrazès, scieur de long, et Marie Bedos. C'est bien lui qui décède en 1867 à quatre-vingts ans.
- L'empereur a abdiqué le 6 avril 1814. Les soldats sont donc renvoyés chez eux.
- Ce régiment est celui indiqué sur le site de Mémoire des hommes ; par contre sur un relevé du Service de l' Armée de terre à Vincennes, on trouve le 29 ème régiment d'infanterie de ligne.
- C'était le fils de Cyr Vaysse, chirurgien du village en 1785, puis officier de santé selon la nouvelle appellation, mais aussi maire de 1795 à 1797 et de 1802 à 1813.
- Le conflit entre les deux familles dure depuis quelques années ; en 1803 Cyr Vaysse avait fait révoquer François Bedos, le père de Jean qui s'opposait à lui en conseil municipal.
- Le moulin en question est celui dit du seigneur, sur le chemin qui mène à Ansignan. Situé bien à l'écart du village, il peut en effet constituer une cachette discrète.
Sources :
Les sources seront indiquées à la fin de la deuxième partie
Photos
Wikipedia