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Le prix du vin de Caramany en 1893
- Détails
- Publié le: 08/09/2011
- Auteur: Bernard Caillens
Si dans l'article précédent, Du miel ... mais aussi des fruits, la notice sur le département des Pyrénées Orientales, publiée en 1874 ne mettait pas (encore) en valeur Caramany pour son vin, d'autres documents , toujours précieusement conservés à la Bibliothèque de France, montrent bien que la culture de la vigne était bien présente dans notre village dès la fin du XIX ème siècle 1.
C'est dans l'édition du 31 mars 1893 de la "Revue des vins et liqueurs et produits alimentaires pour l'exportation", qui, apparemment s'adresse à des professionnels du négoce et des échanges internationaux puisque les articles sont écrits à la fois en Français et en Anglais, que l'on trouve une référence à Caramany.
"Dans le Midi, les transactions sont plus nombreuses et plus suivies dans certaines régions. Au vignoble, les travaux sont plus avancés que les années précédentes, le temps se maintient au beau, avec cependant une trop grande chaleur. La végétation se trouve par suite un peu excitée et il est à craindre que les bourgeons ne soient trop précoces car le moment des gelées printanières va bientôt arriver.
Dans le Roussillon, les affaires ont un peu plus d'activité.Il y a eu pas mal d'acheteur à la propriéte 2.Les cours se sont raffermis et il s'est même produit une certaine hausse dans les bonnes qualités. A Tautavel, il faut maintenant payer de 28 à 35 fr des vins de 13° environ. A Caramany et Rasiguères, on a acheté à 19 et 22 fr la charge 3 des vins de 12 à 12 1/2. A Saint Laurent, la Cave Sartre, 650 charges 10 1/2 s'est vendue 17 fr 50 la charge. A Saint Hippolite, Clara 4 et Torreilles, on paie 15 et 16 fr des vins de 10° environ..."
Il n'y a donc plus de doute sur le fait que la culture de la vigne, qui a fait la réputation de Caramany au XXème siècle, est désormais plus que centenaire.
Notes:
- Les archives communales apportent elles aussi la preuve de l'importance économique de la viticulture en mentionnant à plusieurs reprises la nécessité d'avoir de bonnes routes et un pont digne de ce nom pour écouler la récolte de vin: relire l'article "Un hiver rude pour le pont rose."
- N'oublions pas qu'en 1893, la coopération n'était pas encore à l'ordre du jour et qu'il n'y avait donc que des vignerons qui vinifiaient dans leur propre cave.
- La charge est une ancienne mesure existant avant le système décimal mis en place par les mathématiciens de la révolution française. Si elle équivalait en Provence à un hectolitre, il semble que cela soit plus compliquée chez nous. J.Tosti distingue la charge du Roussillon, 120.325 l , de la charge de Latour, 123.472 l et de la charge de Saint Paul 132.361 l . Il est aussi possible que comme pour la livre (500g) le mot charge soit resté après la révolution, dans le vocabulaire courant en adoptant, pour simplifier, le volume d'un hectolitre. Peut-être qu'un de nos lecteurs averti pourra nous éclairer sur ce point.
- Il s'agit sûrement de Claira. J'ai conservé comme pour Saint Hippolyte l'orthographe de l'article .
Source:
- "Revue des vins et liqueurs et produits pour l'exportation" Edition: 1893 - publié sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
Photo: Sébastien Sales
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