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Les actes singuliers du curé Chaluleau
- Détails
- Publié le: 17/09/2017
- Auteur: Bernard Caillens
Originaire de Fourtou, proche de Bugarach, dans le diocèse de Narbonne, Jean Chaluleau était curé de Trilla lorsque, le 17 janvier 1692, il procède dans la nef de l'église Saint Etienne de Caramaing, en présence des deux marguilliers François Fauré et Pierre Fossat, à l'inhumation du recteur Monsieur Guillaume Lafille.
Dès son premier acte, il nous donne des renseignements intéressants. La nef de l'église était en deux parties et l'inhumation a eu lieu « dans la seconde partie de la nef ».
La famille Chaluleau s'installe à Caramaing.
Il assure ensuite une sorte d'intérim pendant quelques semaines au cours desquelles il continue à rédiger les actes de baptêmes et de décès même si ceux-ci sont signés par un certain Vernat, vicaire.
Dès le 24 mai, il s'intitule « curé du présent lieu de Caramaing ». A noter qu'il n'emploie jamais le terme de recteur qui pourtant était très usité. Compte tenu de l'importance respective des deux paroisses, son passage de Trilla à Caramany est une promotion. Il est alors âgé de 48 ans et sa mère Anne Delmont l'accompagne. Il sera à l'origine d'un rapprochement certain entre sa famille et sa nouvelle cure. En 1693, il est entouré lors d'un baptême par son frère Jean et un autre parent, certainement un neveu, Antoine, et le 9 août 1695, il a le privilège de marier Antoine avec Marguerite Gély, une jeune Carmagnole. Ce mariage sort un peu de l'ordinaire puisqu'il se fait en présence d'un autre prêtre, maître Jean Birgaud curé de Trilla, les autres témoins étant le sieur Jean Larrieu, le chirurgien du village, et Jean Joulia dit fustaret. Il faut dire que Marguerite Gély est la fille du baile1 Gaspar Gély récemment décédé et qu' Antoine Chaluleau a peut-être pris sa suite. Il est en tout cas mentionné comme baile en 1699.
Des écrits pas tout à fait comme les autres !
Jean Chaluleau possède une belle écriture assez facile à déchiffrer qui tranche complètement avec celle de son prédécesseur. Elle met en évidence certains points originaux.
Notre curé aime bien le y. Les phrases qui terminent ses actes n'en comportent pas moins de trois : « En foy de quoy jay signé ». Il aime bien aussi écrire mary et femme et selon son humeur utilise hylle ou hille pour la bourgade d'Ille pourtant proche, mais à sa décharge, située dans un autre diocèse, celui du Roussillon et presque à l'étranger puisque française depuis à peine 40 ans.
Lors de ses premiers actes de baptême, il utilise une formule certes juste mais que l’on ne retrouve pas chez ses confrères. Le 3 octobre 1692, par exemple, il baptise une fille de Pierre Bedos et Marie Gély et écrit « à qui on impozé le nom d’Anne ». L'année suivante il atténuera sa formule et prendra l'habitude de mettre « à qui on a donné ».
Emporté par sa foi, du moins je le suppose, il confond de temps en temps le verbe signer et le verbe se signer qui signifie faire le signe de la croix. Le 12 août 1693, l'acte de mariage de François Lafforgue et Françoise Richarde se termine par « En foy de ce me suis signé, les témoins n'ayant sieu escrire ». Rien n'empêche d'ailleurs de se signer avant ou après avoir signé.
Comme le montre l'exemple ci-dessus Françoise Richarde, il transpose à l'écrit l'habitude bien de chez nous de féminiser les patronymes : la Richarde est en fait la fille de Richard comme la Calvete est fille ou femme de Calvet. Au fil des actes, on rencontre aussi Marquete, Guillote, Roussignole, Jouliane, Gilharde, Benete, Durande...
Autre particularité dont je n'ai pas l'explication et que je soumets à l'avis pertinent de mes lecteurs.
A plusieurs reprises, et c'est le cas le 24 août 1693, il se qualifie de prêtre indigne, dans l'acte, « Je Jean Chaluleau prêtre et curé du présent lieu de Caramaing, Indigne, ay baptisé... » comme dans la signature. Est-ce une forme de pénitence ?
L'importance des sacrements aux défunts
De toute évidence, Jean Chaluleau est à cheval sur le fait que tout bon chrétien ne peut être prêt à rejoindre son Créateur que muni de tous les sacrements adéquats. Dans ses actes de décès, il tient à pouvoir écrire la formule « après avoir reçu les sacrements d'eucharistie, de pénitence et d’extrême onction. » A son arrivée, il emploie d'ailleurs l'abréviation extremoon qu'il abandonnera peu à peu. Cela ne s'applique pas bien sûr aux nouveaux nés mais pour les enfants il adapte ses exigences. C'est ainsi que le 22 février 1693, il signale le décès de Françoise Bedos âgée de sept à huit ans « après avoir reçu le sacremt de pénitence et d’extrême onction par moy curé. »
C'est cette exigence associée à la nécessité d’accompagner ses ouailles jusqu'à leur dernière demeure qui fait du curé Chaluleau un chroniqueur local de premier ordre. La maladie ou les causes du décès ne permettaient pas à tous les paroissiens de recevoir les trois sacrements et afin de justifier la prise en charge de leur inhumation par la Sainte Eglise, il mettait un point d'honneur à en indiquer la raison.
A plusieurs reprises, il explique ne pas avoir pu donner l'Eucharistie à cause d'un vomissement. Voici ce qu'il écrit le 11 septembre 1697 lors du décès du tisserand Bernard Ensaly.
« Bernard Ensaly, tisseran, âgé d'environ soixante ans, mort le dixième du même mois, après avoir reçu les sacrements de pénitence et d’extrême onction, n'ayant pu recevoir le St viatique à cause d’un grand vomissement qui luy a duré jusqu'au dernier soupir de sa vie. »
Il utilise la même explication dans l'acte de Jacquete Salaude le 14 may 1693, de Jean Lafforgue, dit fourguillou, le 13 juillet 1698. Pour le baile, il est très précis : « Lan de grace 1694 et le onzième jour du mois de janvier est décédé Gaspar gély baille du présent lieu de Caramaing après avoir reçu les sacrements de pénitence et d'extrême onction, n'ayant pu celuy du St viatique à cause d’un enflure au gozier, ny ayant pourtant que huit jours ou environ qu'il avait communié à l'église. »
Il faut bien remarquer que le baile était un bon pratiquant. C'est aussi la cas d’Anne Comes décédée le 3 février 1696 et à qui il n'a pas été possible de donner le Saint viatique mais Jean Chaluleau précise bien qu'elle avait reçu « le sacrement de pénitence et d’eucharistie à l’église peu de temps auparavant ».
Parfois c'est le sacrement de pénitence que notre bon curé ne peut donner. Le 11 septembre 1695, il a enseveli le jeune Pierre Poumes âgé de 12 ans « après avoir reçu l'absolution ne pouvant point parler et l’extrême onction ». Le 15 juin 1699, Jean Verger ne reçut que l'extrême onction « à cause qu'il perdit la parole ».
Les cas difficiles
Mais certains cas sont encore plus difficiles. Avec Philip Mouné, décédé en 1696, Jean Chaluleau se heurte à un problème de sénilité. Il faut dire que le paroissien est âgé d'environ quatre-vingt dix ans. Il n'emploie pas ce mot mais écrit « n'ayant pu lui porter à la maison le St viatique à cause qu’il n'estait point à luy estant devenu comme un enfant et enfin reçu l'extreme onction. » Heureusement pour lui, le défunt avait reçu « les sacrements de pénitence et d'eucharistie à l'église quelque temps auparavant ». On constate que la formule, une fois de plus est peu précise et permet facilement au prêtre de justifier la cérémonie religieuse.
Son besoin de justification est encore plus fort lorsqu'il ne peut accorder aucun sacrement.
Lorsqu'il doit inhumer l'un de ses enfants de chœur, probablement fils du chirurgien Jean Larrieu, il semble presque s'en vouloir de ne pas avoir diagnostiqué la gravité de la maladie : « Lan de grace 1696 et le cinquième jour du mois de may, je soussigné curé de Caramaing, ay ensevely Louis Larrieu âgé d'onze ans environ, mort le jour précédent, n'ayant pu luy administrer les sacrements à cause qu'on n'a pas eu le temps, n'estant malade que d'une incomodité qui luy ostait de temps en temps la respiration, et il m'avait servy la messe le jour auparavant ; dans le cimetière de la paroisse. En foy de ce, jay signé. »
Enfin pour démontrer l'impossibilité du curé à intervenir, certains actes font état de décès par accident et même de mort violente.
Le cas du jeune François Bertrand âgé de 15 ou 16 ans est particulier. Décédé accidentellement à Néfiach, donc dans un autre lieu, qui plus est dans un autre diocèse et une autre province, il aurait dû être enterré sur place comme le montrent d'autres exemples plus loin. Pourtant son corps a été ramené à Caramany et son inhumation a pu avoir lieu quatre jours après son décès le 13 juin 1695. Par "chance", il venait de faire sa première communion: « l'ayant porté Icy, estant mort le neuvième du même mois à cause qu'il tomba du pont de nafiac dans l'eau et enfin il mourut. Ayant fait la première communion le jour du St sacrement et mourut le jour de l'octave autrement dit huit jours après. »
La vie rurale n'était pas exempte de violence. Pour Jean Fauré âgé d'environ 20 ans, décédé le 10 avril 1693 après ce que nous appellerions maintenant un passage à tabac, Jean Chaluleau trouve des arguments remarquables. Jugez en plutôt : « n'ayant pu luy donner les sacrements d'autant que sa maladie estait de quelques coups qu'on luy avait donnez, luy estant Innocent et ne comprenant point le mal. J'espérais y estre a temps mais le bon dieu ne l'a pas permis. A esté ensevely par moy curé, dans le cimetière de la paroisse le onzième du même mois. »
Il était sûrement strict mais un seul acte au cours de ces sept années de fonction indique qu’il a refusé l'entrée du cimetière à un Carmagnol. Il devait s'agir d'un drôle de mécréant. C'est encore un cas de noyade qui nous l'apprend et il concerne trois jeunes hommes du village. Nous étions en plein mois d'août 1696 ; ont-ils voulu faire un petit plongeon dans l'Agly pour échapper à la chaleur de l'été ? Jean Chaluleau ne le précise pas mais il n'en reste pas moins qu'il ne va pas leur accorder le même traitement : il va procéder à l'inhumation de Pierre Jasse et Jean Pierre Fauré âgés d'environ 22 ans sans avoir reçu aucun sacrement à cause qu'ils s’estaient noyés le jour auparavant avec Jean gély, lequel n’a point esté ensevely au cimetière à cause qu'il ne s'estait point présenté pour faire son devoir paschal ny pour gagner le jubilé lequel a esté ensevely hors la partie du cimetière. » A l'époque de maître Chaluleau, on ne badinait pas avec la religion.
Le village est-il victime d'une épidémie ?
Ses chroniques nous montrent aussi qu'au crépuscule de ce XVIIème siècle, dans des paroisses vivant en autarcie à peine reliées les unes aux autres par des sentiers muletiers, il y avait quand même des déplacements de personnes et qu'ils se faisaient presque exclusivement avec les villages languedociens. En septembre 1696, Jean Chaluleau lui même signale sur le registre qu'il est absent, « m'en allant faire un petit voyage » ; en août 1698, il indique juste qu'il était absent.
L'été 1694 sera très particulier : cette année-là, plusieurs personnes de passage sont mortes au village et ont dû être inhumées sur place. Mais la lecture attentive du registre apporte une autre information plus inquiétante. Ce nombre de décès d'étrangers est anormalement élevé. Il est causé par une maladie non précisée et la peur a gagné le village à tel point que personne n'a voulu enterrer le dernier défunt.
L'année n'avait pas très bien commencé avec la disparition du baile en janvier suivie sur les seuls mois de mars et d'avril de six décès de nouveaux nés âgés de 5 jours à deux ans. Le 5 juillet, Jean Chaluleau procède à l'inhumation de la petite Anne Tiche mais comme dans les actes précédents, il n'indique pas la cause de la mort. C'est dans l'acte suivant qu'apparaît le mot de malade. Or la défunte n'est pas un habitante du lieu : « Lan de grace mil six cent quatre-vint quatorze et le dix septième jour de juillet, ay ensevely Joanne bourreille de la paroisse de puylaurens, passant par Icy estant malade et elle y est morte... »
Le 26 juillet, retour au cimetière pour accompagner un Carmagnol, Jean Poumes âgé de 57 ans.
Le 29 juillet, les événements s'accélèrent. Deux morts le même jour et tous deux ne sont pas originaires de la paroisse. D'abord Etienne Cuxac de Roquefort2 « passant par ici et demandant l'aumône, il y est mort âgé de soixante douze ans ». Mais fait anormal, Jean Chaluleau précise qu'il a été enseveli le même jour « à cause qu'il était resté quatre jours dans l'agonie ». Cette information laisse à penser que la cause de la mort a inquiété notre curé au point de ne pas garder le corps et de l'enterrer immédiatement.
Ensuite Marguerite dont l'acte sort lui aussi de l'ordinaire. Jean Chaluleau était certainement préoccupé par ce qui se passait dans le village au point d'oublier le nom de famille (il a juste laissé un blanc qu'il n'a jamais rempli) et a signalé que son mari, dont il oublié de signaler aussi le nom, était tisserand de Niort3. « L'an de grâce 1694 et le 29 neuvième jour du mois de juillet est décédée Marguerite___________résidant dans la présente paroisse avec son mary, tisseran de niord, âgée d'environ cinquante cinq ans, après avoir reçu les sacrements de pénitence eucharistie et extrême onction par moy curé ; et a esté ensevelie dans le cimetière de la présente paroisse de Caramaing le trentième du même mois. En foy de ce jay signé. » Marguerite, pour sa part, a donc été enterrée le lendemain de sa mort. Dans la marge, le successeur de Jean Chaluleau qui avait pris la peine d'annoter tous les actes pour retrouver plus facilement les noms de famille a inscrit "Enterrement d'un étranger". Pourtant elle ne restera pas anonyme longtemps. Le 30 juillet, le pauvre curé a procédé aussi à l'inhumation de sa fille et là il avait eu le temps de demander le nom : « Le meme jour Marie Bonnet fille de la Susdite a esté ensevelie dans la meme fosse âgée de sept ans ou environ fait le meme jour que dessus En foy de ce jay signé. »
Et la liste augmente, la fatigue du curé aussi à tel point que son écriture se dégrade, signe d'une certaine lassitude. « Le 1er jour du mois d'août ay ensevely Jean Gary de massat proche tarascon de trois lieues, passant malade avec sa femme et un enfant d'environ deux ans ; le père et l'enfant y sont morts après que le dit gary a eu reçu tous les sacrements par moy curé, je lay ensevely dans le cimetière de la présente paroisse le meme jour au soir. »
Après quelques jours d'accalmie suite à cette période que l'on peut qualifier de mouvementée, les problèmes recommencent avec cette fois-ci la mort d'un parent, probablement son oncle
Le 24 août 1694 est décédé « Jean Delmont, de Fourtou allant à perpignian se faire hermite et enfin se trouvant malade Icy il y est mort n'ayant pour tout que le sacrement de pénitence moi étant malade. » Une fois de plus, Jean Chaluleau montre que la foi du défunt n'est pas en cause mais le fait qu'il précise qu'il est lui même malade n'est guère rassurant. Heureusement pour lui, ce ne sera pas la seule fois qu'il donnera sur son registre des informations sur sa santé. C'est ainsi qu'en mai 1698 nous savons qu'il était incommodé.
Mais en ce mois de septembre 1694, il est encore malade. Et c'est le curé de Trilla qui vient procéder le 5, à l'inhumation d'un bébé, François Jasse âgé de deux mois et surtout le 11 administrer l'extrême onction à un certain Simon Bonnet tisserand de Niort et donc, même si ce n'est pas indiqué, le mari de Marguerite. Avec ce décès, Jean Chaluleau transcrit la peur qui règne dans le village, suite à tous ces morts qui semblent faire craindre un épidémie apportée par les étrangers.
« est décédé Simon bonnet tisseran de niord résidant dans le présent lieu âgé d'environ 58 ans, après avoir reçu les sacrements de pénitence et d'eucharistie par moy curé et l'extrême onction par Mr le curé de trilla moy estant malade et n'a point esté ensevely au cimetière mais à un champ à cause que personne ne voulut le porter au cimetière appréhendant de prendre le mal »
La rédaction de l'acte laisse le lecteur un peu perplexe. Si on a enseveli vraiment Simon Bonnet, alors le risque pris pour le faire est le même que ce soit dans le cimetière ou dans un champ. Alors pourquoi un champ ? Les curés de Caramaing et de Trilla ont-ils refusé de l'accompagner au cimetière ? Et si personne ne voulait prendre le mal alors qui a éloigné la dépouille du village et effectué cette mise en terre ?
Quoiqu'il en soit, le décès de Simon Bonnet semble clore cette liste macabre. Le registre fait état ensuite de sept baptêmes.
Le retable de l'église.
En 2012, Lors de la remise à la municipalité, après restauration, du tableau de la crucifixion, le responsable de l'atelier de conservation du patrimoine, Monsieur Mathon, avait émis l'hypothèse que ce tableau peint au XVIII ème siècle, dont on sait qu'il n'était pas à l'origine dans son cadre actuel, celui-ci étant plus ancien, ni dans cette chapelle, construite en 1845, pouvait provenir d'un retable se trouvant derrière l'ancien maître autel, celui qui est en place actuellement ayant été installé en 1789.
Grâce à l'abbé Jean Chaluleau, nous avons confirmation qu'il y avait à son époque, effectivement un retable dans le chœur. Il nous l'indique de manière tout à fait fortuite en rédigeant l' acte de mariage de Jean Gély et Anne Bastouille le 19 novembre 1693 : « en présence des parents et du Sr Jean Daguillon (conver4) de Mazuby5 qui est présentement Icy pour blanchir nostre retable, et de Jean Chaluleau mon frère de Fourtou... » A noter que les deux témoins savent signer.
On ne pourra que regretter qu'il ne nous ait pas décrit le retable en question pour lever toute interrogation, mais au vu de toutes les informations que nous révèlent ses registres, il est difficile de lui en vouloir.
La disparition de maître Jean Chaluleau
Le curé de Caramaing rédige son dernier acte le 23 juillet 1699, il s'agit de l'inhumation de la petite Anne Joulia âgée de dix sept mois, et décède quelques jours plus tard, le 19 août à l'âge de 55 ans. L'année précédente, il avait eu l'insigne honneur d'accueillir dans son église Monseigneur Victor-Augustin de Méliand évêque d'Alet,venu en tournée épiscopale le 26 septembre 1698.
Par son inhumation, il nous apporte encore, de manière posthume, un élément nouveau sur le cimetière. Contrairement à ses prédécesseurs, il sera enseveli par son homologue Faur de Cassaignes6, sans que l'acte précise si c'est à sa demande, non dans l’église mais au pied de la croix du milieu du cimetière. Il avait, on s’en doute, bien reçu tous les sacrements nécessaires.
Notes :
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Le baile est le représentant du seigneur, l'administrateur de ses biens sur place. Jean Chaluleau écrit baille qui doit correspondre à la prononciation utilisée.
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Certainement Roquefort des Corbières, actuellement dans l'Aude.
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Niort de Sault, actuellement dans l'Aude
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Le mot est difficilement déchiffrable ?on?er. Un convers est un moine.
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Mazuby dans le département de l'Aude, proche de Niort de Sault et de Rodome
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remarque : Tous les noms propres et toutes les citations ont été exactement retranscrits du registre sans modification.
Source :
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Registre des baptêmes, mariages et sépultures :; archives départementales des PO (documents numérisés 1655- 1737 : 9NUM32ETD3_4)
Photos :
1 et miniature: Le chœur de l'église saint Etienne. C'est la partie la plus ancienne de l'église, là ou le curé Chaluleau a certainement officié. Sa surélévation et sa décoration actuelle datent du XVIIIème et XIX ème siècles.
2: Les fonts baptismaux. Ils datent des années 1500; c'est donc avec eux que le curé Chaluleau a célébré ses baptêmes, mais pas à l'emplacement actuel qui fait partie de l'agrandissement de l'église à la fin du XIX ème siècle.
3: Le tableau de la crucifixion: sous réserve de l'exactitude des datations supposées, Jean Chaluleau a connu le véritable tableau d'origine que contenait ce cadre réalisé par Pierre Chartron. Le tableau actuel est daté du XVIIIème siècle, notre curé, décédé en 1699, ne l'aurait donc pas connu. Les deux œuvres sont inscrites à l'inventaire des monuments historiques depuis 2006.
Toutes les photos sont de Philippe Garcelon et ont été réalisées gracieusement pour le site de l'association (voir galerie de photos)
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