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Les métiers en 1900 (suite)

 Pour compléter ce tour d'horizon des métiers rencontrés dans les livres de comptes d'Antoine Molins qui constituent à eux seuls une source très riche, d'autres documents sont consultables mais ils sont à utiliser avec certaines réserves.

Tout d'abord les registres d'état civil: au hasard des actes de naissance, mariage et décès sont mentionnés des témoins requis; ce sont toujours des hommes, jamais des femmes même pour déclarer le décès d'un mari ou d'un enfant mort en bas âge, et la plupart du temps il sont choisis parce qu'ils savent signer. Ce sont souvent des artisans certainement plus faciles à trouver au village que les cultivateurs lorsque le secrétaire de mairie, qui sert lui aussi pratiquement toujours de témoin, a besoin d'une signature. Ce sont donc souvent les mêmes qui sont désignés témoins et ils ne représentent pas l'ensemble des métiers présents au village. De plus, il faudrait lire tous les actes pour ne pas en oublier. Leur relevé, fait ponctuellement, est donc un source qui s'enrichit peu à peu et qui est loin d'être exhaustive.

Ensuite les almanachs et les annuaires du commerce Didot-Bottin 1. Ils ont le mérite d'être publiés chaque année, encore faut-il les trouver, mais ils ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Ils comportent des approximations qui peuvent provenir à la fois de la personne qui renseigne ou de celle qui retranscrit l'information.

Voici quelques erreurs flagrantes:  le nom de Monsieur Canredon, l'instituteur, devient Camredon en 1899 et celui de sa fille Camedon en 1912; en 1894, il est question de la veuve Chaubet, alors que nous savons que c'est Chauvet. Comble du manque de rigueur, en 1899 est signalé à la ligne curiosité le château de Cuchoun. Non seulement il s'agit de Cuxous mais en plus il est situé sur la commune de Cassagnes.

Les listes de métiers ne sont que partielles et l'intitulé est aussi à vérifier: par exemple Justin Deloncle est qualifié de vendeur de farine dans l'inventaire de 1901 alors qu'un acte d'état civil daté du 16 juillet 1895 mentionne qu'il est âgé de 25 ans et boulanger. Ce n'est pas tout à fait la même chose.

De 1894 à 1912:

Le chariot-épicerie AstherToutes ces précautions étant prises, les métiers que l'on peut rajouter sur la période 1894 -1912 à la liste d'Antoine Molins sont les suivants:

En 1894, on trouve au village en plus de l'épicerie Molins, les épiceries Aimé Climens, Asther Joseph et Asther Martin. Toutes sont dénommées épicerie-mercerie mais est-ce bien exact?

Il y a aussi un marchand de chaussures Augustin Bonaventure 2, un vendeur de grains Nicolas Dabat (le maire)3 , un vendeur de farine, Salles, et un fabricant d'huile, la veuve Chauvet. Il est évident que beaucoup de commerçants sont absents de cette liste.

En 1899, aucun nom de commerçant n'a été relevé. Nous apprenons quand même que le curé s'appelle Conte et qu'une institutrice, Madame Vignaud, est en fonction.

Les registres municipaux nous donnent le nom du garde champêtre, Jean- François Caillens et du cantonnier, Pierre Caillens. Jean Sire, le menuisier avait un confrère qui n'avait apparemment aucun lien commercial avec Antoine Molins puisqu'il n'est jamais cité: c'est Sébastien Saly, déjà installé en 1887.

Le Didot-Bottin de 1901 modifie le nom du marchand de chaussures, c'est François Foussat. Il y avait deux vendeurs de farine Deloncle et Joseph Foussat et la vente d'huile était faite par un certain Gau J . Là encore, Antoine Molins avait noté cordonnier pour François Foussat 4 et le fait est qu'il réparait les chaussures. Peut-être en vendait-il aussi? Mais sachant que les registres d'Antoine Molins montrent bien qu'il fournissait à ses clients des sabots, des espadrilles, des souliers enfants ou adultes, cela ferait beaucoup de marchands de chaussures pour Caramany.

L'almanach de l'indépendant de 1907 nous livre au contraire des noms de commerçants en plus des quatre épiciers toujours présents sur la place.

Bouchers: Léon Marty, Pierre Marty, Pierre Calvet auxquels il faut ajouter Louis Lacourt fournisseur d'A. Molins.

Boulangers: Pierre Burriel, Joseph Henrich

Hôteliers: Louis Delonca et Pierre Gély-Fort qui avait cuisiné pour A Molins et qui est plutôt qualifié d'aubergiste dans le registre d'état civil.

Limonadiers: Eugène Armingaud, F. Foussat, J.Julia. 

L'annuaire de 1912 est beaucoup plus détaillé (voir ci dessous). En plus de tous les noms cités plus haut ou relevés dans le registre d'A. Molins, apparaissent un nouvel instituteur, Monsieur Marcerou qui a pris ses fonctions en 1905, une nouvelle institutrice Mademoiselle Canredon, fille de Pierre Canredon 5, un nouveau curé Vilanova (il était en charge de la paroisse au moins depuis 1907), un autre cordonnier Asther, trois courtiers en vins Paul Gély-Fort 6, C. Joulia et Louis Delonca 7, un autre forgeron Bergès et un troisième menuisier J.Armingaud.

Enfin, on peut remarquer les produits dont il est fait état cette année là: « raisins de table , miel, marbre rouge , vins pêches » qui confirment les précédents articles: Un produit local... exquis et du miel mais aussi des fruits, rubrique environnement.

Bottin 1892

 Notes:

  1. Ces annuaires publiés depuis deux siècles, d'abord pour Paris, ensuite pour les grandes villes et plus tard pour toutes les communes contiennent des renseignements topographiques, administratifs et commerciaux. Dans le langage courant, on parle aujourd'hui du bottin.
  2. Relire la remarque faite à l'article précédent: marchand de chaussures, facteur ou les deux?
  3. Je suis assez sceptique sur cette information: Nicolas Dabat, ou son épouse, a acheté chez Antoine Molins le 16 août 1900 une demi mesure de maïs, le 22 août deux mesures de son, le 2 octobre huit sacs d'avoine, sans parler des achats d'haricots en novembre 1900 ou janvier 1901 et des pois pour semence le 11 février 1902. C'est quand même bizarre pour un marchand de grains.
  4. C'est d'ailleurs ce qui est inscrit sur le bottin de 1912.
  5. future Madame Vaysse
  6. voir l'article le négoce des vins au début des années 1900, rubrique anecdotes
  7. Une confusion probable entre hôtelier et courtier en vins.. 

Sources: 

  • Didot- Bottin des années 1894, 1899, 1912
  • L'extrait du Didot-Bottin de 1901 m'a été transmis par Pascal Crosnier, http://www.cpa-bastille91.com/ que je remercie particulièrement.
  • L'almanach de l'indépendant 1907 : extrait du livre le Fenouillèdes de Pierre Cantaloube
  • Archives municipales: registres des délibérations du conseil municipal et registres d'état civil. 

Photos:

Joseph Asther et son chariot épicerie sur la place de Rasiguères.

Extrait du Didot-bottin 1892