- Précédent : Le silence des statues
- Suivant : Poème à mon village - Caramany
Solide comme un roc !
- Détails
- Publié le: 03/11/2009
- Auteur: Marie-Françoise Caillens
Moi, petit village du Fenouillèdes, je me sens parfois bien seul, si déserté, comme oublié. A l’instar d’autres copains-villages, je résiste au temps sur ma terre courage, terre que certains osent appeler arrière-pays. Je veux bien être qualifié d’arrière comme ces puissants joueurs qui défendent leur équipe ou arrière comme les aïeux qui ont bâti mes rues. Mais je n’ai rien d’une arrière-boutique touristique. Ne laisse pas dire ça de moi, petit ! Arrière-garde ? Moi ? Alors que mon histoire est un véritable inventaire à la Prévert. Tu en veux un aperçu ? Des vignes, des carpes, un clocher-pagode, un ours et un Beatles, l’Aigle et un barrage sur l’avenir, un arbre de la liberté, un lac, des étoiles dans le ciel, mon vin, mes vignes, ma vie…
J’en aurais tellement à te raconter. Mais, laissons-là mon dithyrambe. Si je t’écris, petit, c’est pour t’avouer combien mon coeur de pierre se réchauffe quand tu viens ouvrir tes volets. Chez moi, tu viens fêter les soirs d’été, pêcher avec les copains et consumer tes premières amours. Je suis tes vacances, ta thébaïde, ton envie d’ailleurs. Chacune de tes visites est un tel bonheur, même si ce n’est jamais assez souvent. Et puis, j’ai en moi de ces murs droits qui t’empêcheront de tomber si le malheur venait. Me voila d’autant plus fier de t’accueillir que mon nom signifie « grand rocher ». Alors, que mes racines de granit soient une solidité pour ton avenir.
Signé : ton village qui t’aime. Caramany.
- Précédent : Le silence des statues
- Suivant : Poème à mon village - Caramany