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Caramany pendant la 2ème guerre mondiale
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- Publié le: 03/08/2014
- Auteur: Bernard Caillens
Être situé dans le département le plus éloigné de la capitale, être à l'écart des grands axes de communication ne suffit pas pour être épargné par les soubresauts de l'Histoire. Nous l'avons constaté pour Caramany à plusieurs reprises dans cette rubrique et ce fut encore le cas lors des deux grands conflits mondiaux du XXème siècle.
Les guerres sont des périodes de souffrance dont on parle peu, même en famille. Celle de 39/45, en plus des sacrifices imposés aux soldats et à la jeunesse, a opposé des Français à d'autres Français. Il est donc toujours un peu risqué d'évoquer cette période d'autant plus que ceux qui l'ont vécue adulte nous ont quittés depuis peu et que ceux qui l'ont vécue enfant sont encore parmi nous.
Le douanier de Saillagouse
C'est une découverte récente dans un livre du colonel Rémy, héros de la Résistance, qui me pousse à aborder ce sujet. Par deux fois, il évoque Caramany comme limite Nord d'une filière de passage vers l'Espagne.
Le colonel Rémy, de son vrai nom Gilbert Renault (1904-1984) a rejoint le général de Gaulle dès le 18 juin 1940 et très rapidement, a été chargé de la création d'un réseau de renseignements sur le sol français. Il a écrit de nombreux ouvrages parmi lesquels Les mémoires d'un agent secret de la France libre.
Afin de rendre hommage aux femmes et aux hommes qui ont permis à tous ceux qui étaient en danger, mais aussi à tous ceux qui voulaient se battre, de quitter clandestinement la France occupée, il a parcouru le pays après la guerre, pour rassembler les témoignages de ces passeurs souvent anonymes. Il en a fait une série sous le titre de La ligne de démarcation, véritable épopée des passeurs et des évadés. C'est le tome XX qui nous concerne; il s'intitule Les réfractaires et se présente sous la forme de discussions entre l'auteur et chacun des acteurs de ces passages.
A la page 235, il relate sa rencontre avec André Parent, douanier à Saillagouse qui, dès la défaite de 1940 a fait franchir la frontière à de nombreux juifs. L'occupation totale du pays en 1942 a rendu les choses plus difficiles: « Les Allemands se sont installés. Ils ont mis partout des postes de garde et ils ont refoulé les douaniers en dehors de la zone frontière jusqu'à trente ou quarante kilomètres à l'intérieur du pays, parqués comme des moutons par paquet de quinze ou vingt dans des petits villages ». André Parent monte alors un petit réseau avec le sous-préfet de Prades, dont il est originaire, et se fait nommer secrétaire du commissaire de police, ce qui lui permet de circuler. Il peut ainsi continuer à faire franchir la frontière à ceux qui fuient le régime nazi. Après avoir fait évader des prisonniers importants de la citadelle de Perpignan, étant brûlé, il passe d'Espagne en Algérie où il doit prouver sa bonne foi auprès de la Sécurité militaire des Forces Françaises libres. Il demande à repartir en France et on lui confie la tâche de créer des lignes de passage 1. Il prend alors le nom de Claude dans la Résistance.
Caramany, point de départ et d'arrivée d'une filière de passage.
André Parent raconte: « Les lignes, j'en ai créé trois, qui ont tenu le coup jusqu'à la Libération. La première partait de Massanet de Cabrenys, en Espagne, à vingt kilomètres de la frontière et allait trois fois plus loin en France jusqu'à Caramany.... »
Arrêté à Toulouse lors d'une rafle, il est conduit au quartier général de la Gestapo où il est torturé.
Il réussit à s'échapper et se réfugie à la gendarmerie où il dispose de connaissances. « Quand le tumulte a cessé, Gély est venu me chercher avec sa traction et il m'a emmené à Caramany. Je suis passé en Espagne vite,vite, avec le feu au derrière cette fois là sans emmener personne. »
Mettre en place une filière, cela implique des points de chute, des moyens de transport mais surtout des hommes. A Caramany, son fonctionnement reposait sur la famille Gély-Fort: le père Paul, ancien combattant de 14-18 et maire jusqu'en 1941 et ses deux fils Léopold 2 qui abritait les personnes à faire passer dans les sous sols de sa maison 3, et Arthur qui avait monté une entreprise de transport en autocar. Faisant des trajets réguliers entre Caramany et Ille sur Têt , il disposait donc d'une bonne couverture pour transporter des passagers dans un sens ou dans l'autre.
Leurs contacts à Ille étaient les sœurs Marcelle et Juliette Molins, deux figures de la Résistance illoise, qui tenaient la maison de la presse.
En cas de danger immédiat, les personnes qui leur étaient confiées pouvaient être cachées en dehors du village. La grotte dite des deux yeux, au sud de la prise d'eau de la Dout aurait ainsi servi de refuge.
Au village, la situation politique est complexe.
Lorsque la guerre est déclarée à l'Allemagne, le 3 septembre 1939, c'est Paul Gély-Fort qui préside aux destinées de la commune. Élu depuis 1896, maire depuis 1912, constamment réélu, il connaît bien son affaire. Il dirige le camp dit des socialistes.
Lorsque l'Assemblée nationale accorde les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, le 10 juillet 1940 , il reste à son poste tout en étant, vu ses convictions, en désaccord avec la politique du gouvernement de Vichy et ses mesures de soutien à l'Allemagne qui a divisé la France en zone occupée et zone libre avec pour séparer les deux, la fameuse ligne de démarcation.
Paul Gély-Fort préside son dernier conseil le 24 janvier 1941. Sur le registre de délibérations, le compte rendu suivant est daté du mois de juin. Il faut donc en déduire que dans l'intervalle, le maire suivi d'une bonne partie de ses conseillers a présenté sa démission au préfet. Pour preuve la publication dans le Journal officiel de la République française n°4 année 1941, de la mise en place d'une délégation spéciale. Le texte commence de la façon suivante: « Considérant que le conseil municipal de Caramany (Pyrénées Orientales) se trouve réduit à un effectif ne lui permettant pas d'assurer de façon satisfaisante ses responsabilités... »
La délégation spéciale est donc bien nommée à ce moment là; elle comprend trois membres, Gervais Caillens qui la présidera, Augustin Gély et Paul Gély. Ce triumvirat se réunit donc pour la première fois, officiellement en tout cas, le 15 juin 1941.
A Caramany comme ailleurs, la guerre crée des tensions entre habitants. Il y a ceux qui soutiennent le maréchal Pétain, héros de Verdun, parce qu'ils sont anciens combattants. Dans tout le pays, ils se regroupent au sein de la Légion des anciens combattants. Au pied de notre clocher, la maison portant le n°9 est toujours appelée par les Carmagnols un peu âgés la Légion, c'était le siège de l'association locale.
Le 22 février 1942, Joseph Darnand recrute dans la Légion des anciens combattants les partisans les plus radicaux de la politique de révolution nationale voulue par le Maréchal Pétain pour constituer le Service d'Ordre Légionnaire. Le S.O.L prône le culte du chef, le rejet de la démocratie, la lutte conte la lèpre juive et conte les terroristes gaullistes. Le 30 janvier 1942, il servira de base à la création de la Milice. La Milice se veut un mouvement révolutionnaire, antirépublicain, antisémite, anticapitaliste, nationaliste et autoritaire. C'est en fait le bras armé du gouvernement pour traquer les Résistants et les Gaullistes; elle collabore donc avec la Gestapo 4. Le S.O.L comme la Milice seront représentés à Caramany.
Face à eux, il y a ceux qui tentent de résister, certains passivement, d'autres de manière plus active; ils sont plutôt dans le camp des socialistes et du parti communiste qui, après l'attaque de l'URSS par Hitler en juin 1941 s'investit activement dans la Résistance 5; ses idées obtiennent des échos auprès de beaucoup de jeunes Carmagnols.
Mais il ne faut pas oublier, la masse de tous les indécis: faut-il obéir à l’État et à son chef, le maréchal Pétain qui représente la légitimité? Mais lui obéir n'est-ce pas accepter l'occupation de la France par les Allemands, les lois anti juives, la traque aux résistants...?
Et il ne faut surtout pas oublier les familles frappées par la mort de l'un des leurs6, et celles qui craignent pour la vie d'un père ou d'un fils, encore au front ou en captivité en Allemagne, comme c'était le cas des soldats capturés lors des premiers combats en 1939 et 1940 7 ou des jeunes des Chantiers de jeunesse déportés au nom du service du travail obligatoire 8.
La situation est donc complexe et dans un village où les uns et les autres se côtoient quotidiennement et où chacun sait à peu près tout sur tout le monde, les relations n'ont pas dû être faciles.
Caramany pendant l'Occupation
Dans l'intervalle des deux années au cours desquelles, la France a été entièrement occupée, les troupes allemandes ont fait au moins deux incursions à Caramany. Paulette Dimon alors adolescente de douze ans se souvient très bien. Le 26 novembre 1942, sa maman Yvonne apprend le décès de sa tante Thérèse Delonca née Gély-Fort, tante Trésine pour les enfants. Les Carmagnols savent que des soldats allemands sont dans le village mais Yvonne décide quand même d'aller « faire visite » à la défunte. Paulette est autorisée à l'accompagner. De la maison familiale située rue de l'abreuvoir, pour rejoindre la Borde où se trouve tante Trésine il faut traverser la place. L'image que trouve la jeune Paulette à son arrivée en haut de la rue des acacias, à côté du bâtiment actuel du foyer rural est encore gravée dans sa mémoire : une place publique désertée par les habitants mais surveillée par deux soldats, le premier devant la mairie certainement en protection de ses supérieurs qui étaient à l'intérieur, l’autre plus au centre, proche du platane qui fera mine de pointer son arme dans leur direction mais qui les laissera passer sans un mot.
Un soir de l'année 1943 ou 44, alors que l'heure du couvre feu avait sonné, le bruit des puissants moteurs signalait aux habitants qu'une colonne allemande entrait dans le village. L'une de ses filles n'étant pas encore rentrée, François Dimon, décidait de partir à sa recherche afin de la mettre à l'abri. Il n'avait pas fait vingt mètres que sous sa maison, rue du chemin d'Ille, il était mis en joue et repoussé jusque chez lui. Heureusement, le petit groupe de garçons et filles qui faisaient jeunesse, comme l'on disait couramment, s'était caché à l'arrivée des camions et avait attendu que les choses se calment pour rentrer à la maison, une attente qui avait paru interminable à la famille Dimon.
La présence de résistants, l'obligation plus ou moins respectée du couvre feu et des autres lois d'occupation, dans le village certains écoutaient radio Londres, étaient certainement la cause du passage et du comportement soupçonneux des troupes d'occupation renseignées, on peut le penser, par les miliciens locaux.
Ce qui est sûr, c'est qu'au fur et à mesure que les années passent et que la défaite de l'Allemagne se dessine, les relations se tendent entre les partisans des deux camps. En voici deux exemples, l'un futile que l'on peut qualifier de plaisanterie de jeunesse, l'autre plus grave puisqu'il était le résultat d'une dénonciation.
La jeunesse était nombreuse au village à cette époque et supportait mal l'interdiction de danser. Elle se réunissait quand même le samedi ou le dimanche au café Delonca, près de la fontaine du lion. Ce soir là, au passage d'un milicien local, l'un des jeunes, Marcel Asther, s'est mis à chanter do ré mi fa sol insistant plusieurs fois sur le sol, sol sol, allusion au Service d'Ordre Légionnaire. Le milicien furieux se mit à crier, interdisant cette chanson et menaçant les jeunes de les dénoncer à la milice départementale et de les faire emprisonner à Perpignan ; des menaces heureusement faites pour intimider et non mises à exécution.
Le 29 février 1944, le chef de la Milice départementale écrit au préfet et lui demande de nommer une commission administrative à Caramany avec trois miliciens et un prisonnier rapatrié pour remplacer la délégation spéciale de trois membres dont deux sont démissionnaires. Le troisième Caillens Gervais est « gaulliste, ex-membre de la cellule communiste... » On peut penser que si le chef de la milice départementale s'occupe d'un village comme Caramany, c'est que cela lui a été demandé par les miliciens locaux qui trouvent la délégation spéciale trop modérée et qui souhaite la remplacer, ce qui effectivement est du ressort du préfet. Le 21 mars, celui-ci répondit « que les démissionnaires de Caramany, (nous savons qu'il s'agit de Augustin Gély et Paul Gély), acceptaient de continuer et que Monsieur Caillens faisait l'objet d'une bonne réputation et qu'il n'était pas communiste ». Le lendemain, le préfet protestait auprès du Chef de l’État contre les ingérences de la Milice dans les affaires du département.
La situation à la Libération
La délégation spéciale confirmée par le préfet va donc essayer de maintenir un semblant d'ordre dans les affaires de la commune mais ses heures sont comptées. Quelques jours après le débarquement, le 6 juin tout le monde comprend que le régime nazi va tomber et que les vainqueurs ne reconnaîtront pas le régime du maréchal Pétain. Si Paris est libéré le 15 août, Caramany ressent les premiers effets de la libération le 19. Voici in extenso la page 6 du registre des délibérations :
« L'an mil neuf cent quarante-quatre, le dix neuf août à vingt heures, sur ordre de M. Tressere Eloi, chef de la résistance à Caramany 9 a eu lieu en la mairie de la dite commune, la réunion des Forces Françaises de l'intérieur dans le but de nommer et établir en ses fonctions un Comité de Libération. En conséquence l'Assemblée consultée a décidé de renverser la délégation spéciale imposée par le gouvernement de Vichy à la commune de Caramany. Le chef de la Résistance a alors demandé aux membres FFI de nommer un Comité de libération et son président.
A l 'unanimité de l'Assemblée ont été nommés:
Comme président: Monsieur Tressere Eloi
Comme vice-président: Monsieur Hubert Louis
Comme membres: MM Aubert Julien, Calvet Honoré, Delonca Norbert, Delonca Jean, Estève Marceau, Fons Pierre, Gély-Fort Léopold, Gély Germain, Maury Marcel, Raynaud Jean, Solère Edmond, Vignaud Albert. »
Dès le 23 août, des dissensions apparaissent. La réunion du Comité de libération avait pour but d'améliorer le ravitaillement de la commune, mais on peut lire à la fin:
« Enfin eut lieu un petit incident. Monsieur Gély-Fort Léopold, membre du CDL local demanda avec une certaine exigence que fut formé sur le champ un conseil municipal provisoire. N'ayant reçu aucune note à ce sujet, Monsieur le Président ainsi que tous les membres du CDL déclarèrent ne pas vouloir créer une municipalité sans ordre ou circulaire du CDL départemental ou de la préfecture. Sur ce, MM Gély-Fort Léopold et Solère Edmond, quittèrent la salle de réunion, séance tenante, annonçant qu'on ne "les verra plus" au CDL local. »
Le 29 août, le CDL s'assemble en réunion extraordinaire. Le président fait état d'une note reçue la veille, vingt-huit août, l'invitant à constituer un conseil municipal provisoire.
« Compte-tenu des différents partis politiques et de leur rôle dans la résistance locale les membres du CDL local ont nommés à l'unanimité:
Comme Maire: Monsieur Tressere Eloi en tant que représentant le Front national.
Comme adjoint: M. Ubert Louis en tant que représentant les Anciens Combattants
Comme membres:
MM Maury Marcel représentant le M.U.R
Delonca Norbert représentant la CGT
Vignaud Albert représentant le Parti communiste
Calvet Honoré représentant les Prisonniers de guerre
Aubert Julien représentant le Parti socialiste. »
Ce conseil municipal provisoire se composait donc de sept personnes issues du Comité de libération local. Sa première réunion a eu pour objet de gérer l'après libération.
« Le sept septembre à vingt heures ont été convoqués, en présence de tous les membres du Conseil provisoire, les membres S.O.L et le président de la Légion des combattants locaux. Invités à se prononcer sur le sort de ceux-ci, en exécution d'une circulaire émanant du C.D.L départemental, le Maire et les Membres ont procédé à un interrogatoire des prévenus.
En conséquence, usant de son pouvoir qui lui était conféré par le C.D.L départemental, le Conseil Municipal provisoire a décidé de maintenir en liberté les S.O.L et le Président de la Légion.
Ci-dessous est transcrite la lettre adressée au Comité départemental d'épuration par le conseil Municipal:
A Monsieur le Président du comité d'épuration
Le Conseil municipal provisoire réuni à la salle de la Mairie le sept septembre 1944, décide de proposer au Comité Départemental de Libération par l'intermédiaire du Comité d'épuration de maintenir en liberté les S.O.L du village qui immédiatement après leur signature au bulletin d'adhésion à ce groupement ont reconnu avoir été trompés par la politique de Vichy et n'ont jamais collaboré à cette politique. »
La séance se poursuit par l'examen du cas du Syndic de la Corporation paysanne locale auquel le Maire demande de se démettre car il est membre du S.O.L. « Répondant à la question, le syndic s'est engagé verbalement à envoyer sa démission le lendemain même huit septembre mil neuf cent quarante-quatre. »
Le 6 octobre 1944, le Conseil municipal provisoire se transformera en conseil municipal définitif de six membres. Louis Ubert et Honoré Calvet n'y figurent plus; se rajoute Amédée Laforgue représentant les prisonniers rapatriés 10.
Sa mission prendra fin avec les opérations électorales du 29 avril 1945 qui permettront d'élire dix membres cette fois-ci pour former la première municipalité élue d'après guerre.
Notes:
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Dans un autre ouvrage La résistance en Languedoc Roussillon, le colonel Rémy indique l'utilité de ces passages: « Après le débarquement allié en Afrique du Nord, les passages clandestins se multiplièrent, empruntés par des hommes impatients de se battre les armes à la main, ou bien, en sens inverse, par des agents secrets envoyés d'Alger pour soutenir l'effort des réseaux de renseignements ou d'action, de même que celui des maquis surgis un peu partout de l'institution du Service du travail obligatoire... »
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S'agit-il du Gély qui est allé prendre livraison d'André Parent à Toulouse?
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C'est actuellement la maison Vignaud au 63 grand rue.
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Ces définitions sont tirées de wikipédia.
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Auparavant la position du Parti communiste était beaucoup plus difficile à définir car Hitler et Staline avaient signé en 1939 un pacte de non agression. A la suite de cet accord, le Parti communiste français avait été dissous par le gouvernement Daladier le 26 septembre 1939 et ses parlementaires avaient été déchus de leur mandat.
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Le monument aux morts porte quatre noms de Carmagnols Morts pour la France :Joseph Delonca, Pierre Hullo, Jean Prades et Moïse Vignaud.
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J'en ai recensé douze mais la liste n'est peut-être pas complète. Je m'excuse par avance pour ceux que j'ai involontairement oubliés et que je rajouterai si on me le signale: Etienne Bedos, François Bertran, Clément Caillens, Yves Delonca, Aurélien Foussat, Joseph Grieu, Amédée Laforgue, François Marty, Achille Montferrand, Raoul Sola, Marius Solère et Yvon Vignaud.(archives du centre d'information des prisonniers de guerre que l'on peut consulter sur Gallica.)
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Ont été déportés en Allemagne pour le STO: Pierrot Bergès, Augustin Calvet, Marcel Delonca, François Foulquier et René Grieu. A noter également que Pierrot Creus avait dû intégrer un camp de jeunesse. (Décision du conseil municipal pour apporter un soutien financier à sa famille en date du 16 avril 194?)
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Dans le tome II de la série Vichy sous l'Occupation, (voir source) Ramon Gual cite les FTPF, les Francs Tireurs Partisans, de la vallée de l'Agly qui se regroupent sous la responsabilité de Jacques Mitja de Rasiguères. « A Rasiguères, Cassagnes, Caramany: Jacques Mitja "Bull", Barthélémy Bénet "Bouboule", Ernest Foussat "Stern", Gabriel Granier, Malet Joseph, Delonca François et son épouse Josée, Eloi Tressere, Edmond Duchand, François Cor, Justin Cor, Amédée et Alphonse Barraut.
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A cette date, tous les prisonniers n'étaient pas revenus, certains ne rentreront qu'en 1945, tout comme les jeunes du STO qui ne retrouveront le village que vers la fin du mois d'août.
Sources:
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Archives municipales: registre des délibérations
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Les réfractaires, tome XX de la série La ligne de démarcation, Rémy
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Vichy, l'Occupation nazie et la Résistance Catalane par Jean Larrieu - Revue Terra nostra 1994 - Tomes I et II
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Les informations sur la famille Gély-Fort m'ont été transmises par Francine Caillens et Paulette Vidal, petites-filles de Paul Gély-Fort. Celles sur les jeunes du village obligés de participer aux Chantiers de jeunesse puis déportés pour le Service du travail obligatoire par René Grieu.
Photos:
1: le colonel Rémy: site "Ordre de la libération"
2: extrait du livre "Les réfractaires - La ligne de démarcation XX" du colonel Rémy
3: André parent: extrait du livre "Les réfractaires - La ligne de démarcation XX" du colonel Rémy
4: registre du conseil municipal 1944 - archives municipales
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