Journal de bord
Cette chronique témoigne des activités passées de notre association entre 2007 et l'été 2018.
A la découverte du Conflent.
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Les beaux jours sont encore bien présents en ces mois de septembre et octobre et les marcheurs du Pari du lac en ont profité pour découvrir deux joyaux du Conflent.
Le 29 septembre, nous avons choisi d'emprunter l'ancien chemin de procession qui, de Vinça monte très rapidement au milieu d'une végétation odorante, vers Marcevol. 300 mètres de dénivelé qui offrent une belle grimpette. Tout en haut, le prieuré est là pour faire oublier les efforts. Fondé par les chanoines du Saint Sépulcre, sa construction remonte au XII ème siècle. Son portail entouré de marbre rose étonne de même que l'ensemble de la fortification qui l'entoure. Après quelques instants de détente face au Canigou complètement dégagé, nous entamons une balade vers le hameau pour découvrir l'église Notre Dame de las gradas, en référence aux degrés qui permettent d'y accéder. Puis descente par le GR qui, à travers les anciennes terrasses, témoins de l'énorme travail autrefois réalisé pour tirer de cette terre ingrate quelque revenus, nous ramène au parking, tout à côté du lac, bien bas en cette saison.
Deux semaines plus tard, nous étions de retour mais cette fois-ci en direction d'Eus. Sa labellisation dans la confrérie des plus beaux villages de France n'est pas usurpée et nous avons pris le temps de flâner autour de son église fortifiée. Puis, nous avons pris la direction du village abandonné de Comes en choisissant l'agréable petit sentier qui monte par le ravin de la Ribeille en se faufilant au milieu de grandes roches arrondies.
A la sortie de la forêt, une bonne heure plus tard, l'église de Comes apparaît encore bien loin sur sa crête. La montée est assez prononcée et en arrivant en haut, on est un peu surpris par l'atmosphère particulière créée par cet ensemble de ruines dominées par l'église récemment restaurée qui se dresse comme pour attester que pendant plusieurs siècles des hommes ont vécu là.
Comes a d'ailleurs un lien historique avec Caramany, puisqu'en 1305, Pons de Caramany, toujours seigneur du village dont il porte le nom, mais résidant dans le royaume de Majorque a reçu en fief des mains du roi Jacques II de Majorque, le territoire de Comes et son château. Même perdu dans ces collines arides, à la frontière du Conflent et du Fenouillèdes, Comes devait avoir, à cette époque là, une plus belle apparence qu'aujourd'hui où ses rues ne sont empruntées que par les quelques brebis et leur berger qui occupent le site.
Belle randonnée de 3h30 pour une distance de 11km. Vous pouvez retrouver ces itinéraires dans Les sentiers d'Emilie en Roussillon de JP. Sirejol, rando éditions.
Photo 1: l'église du hameau de Marcevol, Notre dame de las gradas - Catherine Mauller-Vidal
Photo 2: le village de Comes - FFR randonnée - Comité départemental des PO
Une fin de saison réussie
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C'est une randonnée nocturne qui clôturait le programme d'été 2013 et le moins que l'on puisse dire c'est que la clôture a été réussie.
Est-ce le temps particulièrement clément ou la certitude de voir les reflets du village sur l'étendue calme du lac qui ont attiré les marcheurs? En tout cas, les 38 participants ont permis de frôler le record d'août 2010. Parmi eux, on notait la présence de plusieurs familles locataires des gîtes municipaux, adultes et enfants, et la chanteuse Dora Caicedo qui avait animé le concert du lundi précédent.
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Au passage du viaduc Pons de Caramany, la nuit était déjà bien noire et perché sur son grand rocher, le village avait fière allure. La petite troupe prenait la direction du Coudala puis affrontait la montée vers Peyro d'arco. Au dessus du barrage, les nuages s'écartaient un peu permettant à la lune de transformer pour quelques instants la surface de l'étendue en miroir. Mais c'est au cours de la descente, un peu avant de rejoindre la route départementale que le parcours offrait sa plus belle vue aux promeneurs: les lumières de Caramany se reflétant dans le lac, chacune d'elles formant comme une cascade de lumière. Une image magnifique que ne pouvait laisser passer le photographe officiel du Pari du lac, Philippe Garcelon.
Un petit rafraîchissement offert par l'association permettait à tout un chacun de récupérer des efforts de la montée et d'effectuer à bâtons rompus un petit bilan de cette semaine riche en animations.
Merci à Philippe Foussat d'avoir assuré la sécurité en fond de colonne.
NB: Le programme du Pari du lac se poursuit de septembre à décembre (voir rubrique Programmes 2013). Il est ouvert à tous.
Dora Caicedo "Vamonos"
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Lundi 19 Aout, nous recevions Dora Caicedo au Caveau du presbytère. Cette artiste d'origine colombienne nous entrainait avec elle dans un périple à travers différents pays de l'Amérique Latine dans un récital intitulé "Vamonos".
Les chansons qu'elle nous propose sont toutes empreintes d'amour, d'humanité, de l'esprit de la fête et de d'espoir en la vie à qui elle dit merci "gracia a la vida". Elle aborde également un thème fort, celui du voyage avec une de ses compositions "pasos" et "caminito" de Carlos Gardel. La sensualité s'exprime dans le souvenir des rives d'un lac du Paraguay "recuerdos de Ypacarai" et la fougue amoureuse, venue du Vénézuela "la porta zaina" se manifeste sous les traits d'une pouliche enivrée de liberté qui gambade dans les marais, mais qui un jour se retrouve, avec un lasso autour cou... Le Soleil brille en passant par Cuba, "el sol" tandis que " la vida es un carnaval" ou "carnavalito" nous invitent à l'optimisme en dépit des malheurs qui nous frappent.
Dora Caicedo, exprime toute la sensibilité d'un peuple, le sien. Elle n'a pas recours à la virtuosité ou besoin d'élever la voix pour se faire entendre, car elle sait qu'il lui suffit de chanter avec son cœur. La chanson panaméenne "plastico" qui dénonce les artifices de nos vies est à ce titre très parlante. Quand à l'incontournable "Guantanamera" repris en cœur par un public conquis, il a fait résonner le Caveau du presbytère sous une tramontane qui, elle aussi, semblait vouloir participer à la fête.
Après un rappel qui s'est manifesté par des applaudissements fournis, Dora a interprété quelques chansons avant de se joindre au public pour bavarder. Elle nous dit alors avoir été conquise par le village de Caramany et elle nous en donna la preuve, quelques jours plus tard, en participant à la marche nocturne qui marquait la fin des animations estivales.
Le Pari du Lac remercie le président des Vignerons de Caramany, Sébastien Sales qui lui a gracieusement ouvert le "Caveau du Presbytère" à cette occasion.
Photos: Jean-François Daudigny
Les contes facétieux de cédric Debarbieux
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La deuxième balade contée proposée par Cédric Bebarbieux a tenu toutes ses promesses. Sélectionnés avec soin, ce ne sont pas moins de sept lieux remarquables du village qui se sont animés l'espace d'un instant et qui ont accueilli tout un petit monde de fées et de sorcières, de rois et de manants, de gentils et de méchants. C'est ainsi que le platane de la place a joué le rôle du vénérable chêne, dernier témoin de l'antique forét qui peuplait le grand rocher, que la cour du château a servi de cadre à la quête de mille perles pour sauver d'un sort affreux tous les habitants, roi, princesse, gardes et serviteurs transformés en statue de pierre, ou encore que l'abreuvoir a été le théâtre de la cupidité de l'habitant de la grande maison prêt à tout pour bénéficier des cadeaux que les fées offraient à son voisin plus pauvre mais plus sage. Pour maintenir le public en haleine, à chaque étape, le conteur révélait un épisode d'une fable intitulée "A la recherche de la sagesse". La fin en forme de leçon de vie n'était livrée qu'au Caveau du presbytère où les Vignerons de Caramany prenaient ensuite le relais pour offrir une petite dégustation de leurs cuvées "Les amoureux du sud".
Merci à Cédric Debarbieux pour nous avoir fait partager la magie de ses contes et à Sébastien Sales, président des vignerons pour avoir mis le superbe écrin du Caveau du presbytère à notre disposition.
Sur le pic de Bugarach
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Aprés le modeste mais célèbre sommet du Ribéral, Força Réal (507m) vaincu le 23 juin, non sans peine à cause de la pente très rude et d'une tramontane particulièrement forte, c'est une autre pointure qu'avaient choisi nos marcheurs: le fameux pic de Bugarach. Les Carmagnols le connaissent bien puisqu'ils l'ont en ligne de mire lorsqu'ils contemplent leur lac. Bien dans l'alignement du Roc de Lansac et du Roc de Vergés il matérialise aussi l'endroit où l'Agly prend sa source et c'est donc un peu à lui que nous devons le remplissage du barrage.
Du col du Linas (667m), la piste s'oriente droit sur le pic (1230m), mais bifurque assez rapidement à l'ouest pour remonter brusquement face à la Pique grosse, falaise abrupte que l'on évite en affrontant quand même de fortes pentes et des escarpements rocheux. Le chemin passe dans des sous-bois qui font apprécier leur ombre et l'humidité qui remonte du sol. Une fois la forêt traversée, on débouche sur une vaste plateforme bien verte et parsemée de nombreuses fleurs printanières. Le sommet n'est plus qu'à dix minutes; il offre un panorama grandiose sur les deux départements Aude et Pyrénées orientales: le Canigou semble tout proche, derrière lui la Cerdagne et la longue crête des Pyrénées qui rejoint la Méditerranée au Cap Béar. Entre Albères et Corbières on distingue tout le Fenouillédes et la plaine du Roussillon. La mer se devine sous un petit voile de brume matinale mais les étangs brillent au soleil. Inutile de dire que le paysage nous fait vite oublier les quelques efforts de la montée d'autant plus que nous sommes conscients de la chance que nous avons. L'absence totale d'arbres sur la cîme et l'herbe rase font comprendre que lorsque la tramontane souffle en rafales, le pic doit être beaucoup moins hospitalier.
Une belle randonnée faite par un temps splendide qui marquera la saison 2013.
Photo 1: Au sommet de Força réal: l'emplacement de l'ancien château vu du porche de la chapelle.
Photo 2: Le fameux pic de Bugarach vu du col du Linas, départ du sentier.
Première balade vigneronne
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Les journées "portes ouvertes" des Vignerons de Caramany attirent chaque année de plus en plus d'amateurs de bons vins; le cru 2013 s'intitulait "Air de fête". Le programme comprenait bien sûr, des visites de la cave, un petit marché de producteurs locaux, un accompagnement musical et un copieux buffet pour faciliter les dégustations mais aussi, c'était une première, des balades sur le thème de la vigne confiées à notre association.
Le temps très incertain, l'alternance d'averses et d'éclaircies et surtout les trombes d'eau tombant en Roussillon le samedi ont modéré les ardeurs des marcheurs potentiels; toutefois 45 personnes ont apprécié le petit circuit qui les a conduits par l'ancienne route départementale de Caramany à Ansignan jusqu'à la stèle symbolisant le premier coup de pioche qui devait lancer les grands travaux du barrage. Bernard Caillens leur a alors présenté la longue histoire de Caramany et de la vigne et les risques qu'avait fait courir sur la cave coopérative la construction de l'ouvrage qui avait pour première conséquence de noyer 39% de sa récolte.
Un petit sentier serpentant entre les vignes a permis ensuite de découvrir les différents cépages présents sur le terroir, les Carignan, Macabeu, Grenache et Syrah avant d'arriver au bord du lac plein à ras bord, l'occasion de présenter le barrage, son fonctionnement et ses potentalités touristiques encore inexploitées dans le domaine de la baignade et du nautisme. Le parcours avait été agrémenté par les soins du président Sébastien Sales de petits panneaux comportant des odes à la vigne et au vin, une initiative jugée originale qui ajoutait un caratère ludique à la promenade.
Après cette bonne oxygénation et cette mise en bouche culturelle, le groupe était prêt pour participer au rituel de la dégustation, avec modération bien entendu.
Photo: Archives cave coopérative: la cave , le lac et le "plan des vignes" où a eu lieu la balade vigneronne